Poésies des jours heureux, ah ah ah !

… quand la mort ne rodait pas déjà au petit matin

… quand on croit que la vie a un sens

… quand il ne pleut pas des gouttes acides

… quand les louves ne sont pas encore levées

… quand les trottoirs délavés par la pluie

ne reflète pas mon image.

Je veux être enterré dans une caisse en bois

sans aucune pierre tombale

avec, plantée sur un monticule de terre

une pancarte en bois qui dira

ci-gît pauvre de moi !

Ajoutez-y mon nom car il faut toujours savoir qui il faut honnir…

Som(nimor)maire puisqu’il en faut un !

Poèmes : première production en série … quand se lève le jour au milieu de la nuit

Rapsodie pour une destruction en bonne et due forme

Par le feu des armes

Ce chemin qui grève la campagne

Mouvance des yeux où fondent les couleurs

Aragonade

Supplique pour une révolte

De la dureté des larmes

Poèmes : deuxième production mais à l’unité …  quand fond la lumière du jour

Au loin s’éloigne mon âme

Poèmes : troisième production en série … la nuit il paraît que les chats sont gris

J’ai rencontré un nouvel homme

Recette pour un amour réussi

Poèmes : quatrième production à l’unité … quand dans les lacs les enfants font des ronds dans l’eau de la nuit

Oraison funèbre pour les mots assassins

complément pour que la déroute soit totale

Il me faut bien dormir un peu

A toi mon ami je peux dire cela

Les larmes ont la couleur de l’océan

Retour en surface, pour reprendre un peu d’air is’nt it !

Som(nimor)maire

Poèmes : première production en série

quand se lève le jour au milieu de la nuit

Rapsodie pour une destruction en bonne et due forme

Mon amour détruit en moi cette effigie apostolique

Massacre ce héro, sacrifie le sur l’autel

Que les prêtres se régalent, que les auspices se révèlent

 

Je sais qu’alors en mon corps tu trouveras ta place

Tu crieras tes craintes, tu hurleras tes peurs

Tes misères tu enfouiras dans les plaies de ma chair

Au sein de ma poitrine je te trouverai, endormie

 

De cette cruauté, ce ravage des âmes

Danse des poignards et des sabres enlacés

Je nous verrai advenir vers des horizons

Enflammés par le rougeoiement des cieux

 

Quand la pâleur de la lune à rendez-vous avec la nuit

Dans l’aube naissante, où le faune sauvage

Descend des plateaux qui dominent la plaine

Pour se repaître de la fraîcheur de l’eau

Par le feu des armes

Doucement je me décale avec la douceur du jour

Quand sur l’eau s’épand la brume matinale

Nos deux visages se dévoilent l’un à l’autre

Etonnés de voir tomber cet écran moqueur élimé

 

Devant la nudité des corps, le subterfuge se noue

Tombe la lame sur la laideur des âmes

La violence citronnée de la campagne environnante

Me rappelle que tu es près de moi, que ta robe se désuni

 

L’enchevêtrement de nos désirs scintille dans l’humeur du temps

Le ruissellement des eaux délave la noirceur de la sente

Les êtres qui peuplent les alentours de grandes envolées

D’un frôlement d’aile nous émerveillent parmi les cyprès

 

Je veux que le claquement des armes à feu

Soit la seule fin possible

A ce bonheur qui s’écoule dans nos veines

Que les soldats de l’horreur

Soient l’unique possible

Qui condamne notre amour

A l’impossible retour

Ce chemin qui grève la campagne

Je sais des histoires de lanternes

Que s’entrechoquent à la lune

Quand la furie des animaux

Résonne dans la plaine

 

Je sais aussi des forêts si ternes

Qu’elles s’éloignent d’un pas de runes

Vers d’autres horizons plus beaux

Où le vent souffle les pensées chagrines

 

Je sais encore qu’il y a des ombres

Qui s’amusent des passants

Les poussent au fond de sépultures

Où s’entassent de tristes oripeaux

 

Mais la lumière dans le lointain

Au petit matin quand la nuit a été de sang

Virevoltant tout au bout du chemin

Guide mes pas pour te trouver enfin

Mouvance des yeux où fondent les couleurs

Je pleure tranquillement

De ces larmes mouvantes

Dans lesquelles on s’enlise

Lorsque vient le soir

 

J’attends le crépuscule

Icône pédonculaire

Tentative florale

Où « je » n’est plus utile

 

Arrivent de ces trains

Qu’on ne prend qu’une fois

Ils partent toujours à l’heure

Et ne reviennent que vides

 

Aller sans retour

De petites frissonades

Et des guerres maléfiques

Rien n’y fera je pars

 

Pour de ces paysages

Où les frontières s’estompent

Quand rôdent les louves

Venues de mondes bleutés

 

Où rime étrangement

Le fantastique brumeux

Des jours sans fins quand

D’un pas lent je quitte le surplomb

Aragonade

Il me semble que je dois t’effrayer

Avec ma bêtise présomptueuse

Engoncée dans d’hideux préambules

C’est que je ne comprends pas

Je reste interdit devant cette énigme

Que tous les jours je remets sur le métier

Perdu devant une telle tâche

Etre digne de l’amour que tu me portes

 

Je voudrais être un soleil qui cuivre ta peau

Je ne suis qu’une lueur qui s’estompe

Sur mon chemin je ne vois que petitesse

En regard de ton âme

Petitesse d’esprit

qui se veut démesurée

Petitesse des mots

qui s’enroulent dans le silence

pesants de la lucidité

Par quelle grandeur d’âme

As-tu pris soin de la mienne

 

Qui es-tu ? De quel horizon

lointain es-tu le reflet

Pour que les routes s’illuminent

Sous les pas que je dépose dans les tiens

Vois-tu comme ma prétention

N’est que le pâle reflet de ma frayeur

Quand face à toi je me sens ridicule et lourd

 

Penses-tu me pardonner un jour de n’être

que je ce que je suis

Un homme qui n’a plus qu’un seul horizon

tes lèvres et ton amour

Car ils me portent à être humble

A ne pas regarder sous la terre

Ces ombres ineffables qui murmurent

Supplique pour une révolte

Vous voilà de retour lugubres marchands de désarroi

Je vous savais partis, je n’imaginais pas un si prompt retour

De quelles nouvelles êtes-vous porteur ?

Des enfers que venez vous nous dire ?

Pliés sous la démesure de leurs tôles

Les baraques se blottissent pour se tenir chaud

Je vois encore de ces loqueteux qui fouillent la terre

Courbés jusqu’au sol, pliés dans la froidure qui crève la peau

De celle qui dévore les chairs de gerçures perfides

Pour y semer la terre noire, désespoir de paysans

Qui ont abandonné leur charrue au-dedans d’eux-mêmes

De mauvais tuyaux laissent partir en volutes empoisonnées

Des soupirs silencieux qui hurlent leur détresse

La pourriture est votre voisine, elle gangrène vos esprits

Pour les appauvrir, les noyer de haine

Celle qui rampe sournoisement

Au creux des âmes arrachées, lacérées

 

Par pitié pour nos enfants, ayez la force

De ces révoltes qui firent de leur destin

La force des nations dans lesquelles

Nous finissons de nous éteindre

Car ces cahutes de misère sont remplies de cordes pour se pendre

Il ne me reste plus que ton sourire et la clarté de ton regard

Pour reconstruire ce monde qui s’effondre sous nos yeux

Il ne me reste plus que ton amour pour sécher ces larmes que je verse

Sur les décombres de nos errements

Il me faudra tes lèvres pour que les mots

Ne restent pas plantés dans ma gorge

Scindés d’un coup de lame

Tes lèvres pour me souffler à nouveau

Ces rivages de plaisir

Où je te retrouverai un peu perdue

Un peu apeurée, juste ce qu’il faut

Pour qu’à nouveau je me sente fort

Avec toi dans le creux de mes bras

Enivré de ta chevelure soyeuse

De la dureté des larmes

J’aime en toi cette dureté

Cette acuité blessante

Car je sais qu’elle est le prix à payer

Pour le dévoilement de ta fragilité

Celle que tu portes en toi

Elle est le prix à payer

Pour avoir le bonheur

De la recueillir dans mes mains

Elle fait de moi

Quelqu’un de bien

Quelqu’un qui est utile

Quelqu’un d’humain

Heureux de cet amour

Qui nous a été donné en partage

Alors je peux

être heureux

Alors je peux

te tenir serrée

Tout contre mon cœur

verser de ces larmes

de joie qui inondent

tes joues.

 

Som(nimor)maire

Poèmes : deuxième production mais à l’unité

  quand fond la lumière du jour

Au loin s’éloigne mon âme

Je sais ce dernier pas

Qu’il me faudra franchir

vers l’abîme

Il est ce souffle qui jette

L’âme dans un précipice

vertigineux

Où la vitesse se dérobe

Le long de la falaise

qui défile

Ce pas d’un mètre

Porte le nom de liberté

il est le seul

Dernier écueil qui se dresse

Au-dedans de mes entrailles

il est à toi

Cet envol qui rend doux

Ton amour pour ce que je fus

à tes yeux

De te savoir à nouveau errante

Digne d’être cet être cher

que je ne verrais plus

La liberté n’a pas de prix

Même celui de l’amour

car ils ne sont qu’un

Voilà pourquoi il ne faudra pas

Te retourner quand tu partiras

et me voir blessé

Sache que ce sang de tristesse qui coulera

Ne sera que celui de ces soldats

qui ne trichent pas

De ces combattants qui refusent

D’enchaîner ceux qui s’éloignent

d’un pas pesant

Car il le faut, car la vie appelle

A se tenir droit envers ceux

qui nous sont chers

Le courage c’est de te regarder

Voler de tes propres ailes vers

ces horizons

Où je ne serais pas

Où l’odeur des larmes

A le goût de l’amertume aussi

Celle de se sentir libre

Libre d’être seul

Et à nouveau d’apprendre

A marcher vers cette potence

Qui m’attend en silence

Depuis si longtemps

Som(nimor)maire

Poèmes : troisième production en série

… la nuit il paraît que les chats sont gris

J’ai rencontré un nouvel homme

J’étais tranquillement

A contempler l’océan

Mon seul souci

Vérifier le contenu

De cette besace

Pendu à mes côtés

Un pain blanc

Accompagné d’un saucisson

D’un morceau d’emmental

Une gourde emplie

De ces vins qui invitent

A l’errance des mots

J’étais heureux sur mon caillou

Le nez en l’air

A regarder les mouettes

 

Mais voilà que j’ai croisé

Tes yeux nourris au bleu délavé

De l’eau des mers du sud

Une aigue marine

Y brillait au sein de tes pupilles

 

Adieu ma quiétude

Que reste-t-il de ma sérénité

Mes amis me regardent bizarrement

Ils me croient devenu fou

Je souris béatement dans la rue

Je salue les passants inconnus

Je ne reconnais plus

Celui que je découvre

Le matin dans le miroir

Ce n’est plus moi

Ce n’est plus lui

 

C’est un autre

Amoureux d’un rêve

Qui brille dans le soir couchant

Qui illumine ma campagne

Il a prénom de femme

Il a tes yeux

Il a ta douceur

J’y aie élu domicile

Et maintenant

Je cherche à connaître

Celui que je suis devenu

Recette pour un amour réussi

Prenez une demoiselle de préférence chère à votre cœur, c’est nécessaire

Asseyez-vous près d’elle et tenez-lui la main

Ne vous précipitez pas, prenez le temps de la connaître

Il est d’autres méthodes qui disent jetez vos habits

Et saisissez vous d’elle, car il faut de suite que les corps se connaissent

Ce ne sont pas de mauvaises formues elles ont beaucoup d’adeptes

Puis prenez le temps de fabriquer des mots qui iront droit à son cœur

Etudiez soigneusement son visage, chaque recoin où se cache la lumière

Buvez à l’aune de ses lèvres le goût de sa bouche

Puis de son souffle respirez cet élan vital qu’elle insuffle en vous.

Pas avant, pas après, serrez là dans vos bras pour mesurer l’amour qu’elle vous porte

Puis effeuillez la doucement, pétales après pétales

Pour découvrir l’irisante délicatesse de sa peau

Ne précipitez pas les choses, prenez le temps de découvrir ce corps de femme

Car tout en elle est émerveillement de l’amour

Et si vous vous appliquez bien suivre ces mots qui vous guident

Peut être aurez-vous la chance de vivre cet émoi dans lequel j’ai posé mon âme, à l’abri de la noirceur du monde

Si ce n’est pas le cas, c’est que la compagne choisie n’est pas la bonne

Ou bien que vous êtes un idiot

Car de recette il n’y a pas

Pour être en amour, il faut à chaque fois inventer

Puis de suite jeter la recette au feu comme vous allez le faire de la mienne si vous êtes un homme…

…prêt à déposer vos songes sincères dans la lumière diaphane de son échancrure

 

Som(nimor)maire

Poèmes : quatrième production à l’unité

quand dans les lacs les enfants font des ronds dans l’eau de la nuit

Oraison funèbre pour les mots assassins

Ici je me suis couper un bras, il ne me reste plus qu’une main pour écrire ma détresse…

Au loin l’horizon s’estompe, mon souffle devient court, il des jours noirs comme des cercueils qui défilent lentement…

Je n’ai pas peur d’eux car je les aime, ils sont aussi ce qui compose mon âme.

Ils sont aussi ce qui fait ma force.

Parce qu’il faut bien qu’il existe des  cases aussi inutiles que moi !

… complément pour que la déroute soit totale

Il me faut bien dormir un peu

Mon amour, dis moi que la bourrasque qui balaye la plaine n’est là que pour débarrasser nos esprits des mauvais rêves.

Que la pluie, dans un déluge d’eau n’est là que pour délaver les yeux et leur donner la couleur de l’amour.

Que ces nouvelles accablantes, tombées du journal ne sont faites que pour rapprocher ceux qui s’aiment et que plus fort ils se serrent l’un contre l’autre.

Que cette frêle jeune fille, le regard inondé de larmes, une lettre au bout de son bras ballant, pleure des larmes de bonheur en découvrant des nouvelles d’un être cher.

Que ces cris qui déchirent la campagne sont ceux de joyeux drilles qui dégringolent en ribambelles le long du ravin pour se jouer du vertige.

Que les trompettes qui hurlent dans le lointain vont enfin jouer une autre musique.

Qu’elles ne faisaient que répéter en imitant le son du tocsin, pour trouver de belles mélopées pour enchanter les cœurs.

Dis le moi, j’ai besoin de l’entendre.

Car j’ai découvert ce matin que le romarin a délaissé son parfum.

Il me semble aussi, que la sauge a perdu de son éclat.

Que la voilette a préféré faner plutôt que voir venir les fortes averses annoncées qui vont s’abattant sur la terre noire des paysans qui s’échinent.

Que les roses ont courbé la tête devant la tristesse qui se déverse dans les prés inondés.

Il paraît que même les effluves qui traversent les bois ont l’odeur de ces pauvres bougres, armés de leurs seuls outils et de leur courage pour une grande bataille macabre déjà perdue.

Dis moi que ce qui sépare les amants n’est fait que pour renforcer ce lien qui les unit afin qu’il puisse s’étirer indéfiniment sans jamais se rompre.

Dis le moi car il faut que je puisse dormir un peu, que je puisse me reposer et que les rêves nourrissent mon âme afin de soulever ces montagnes posées là entre nos deux corps.

Il me faut avoir le courage de parler à nouveau aux enfants qui s’accrochent à mes membres car eux aussi ils ont senti le frimas des jours maussades s’abattre sur la ville.

 


A toi mon ami je peux dire cela

Partant les pieds devant

Quand les armées sans nombre

Sortant de terre se lèvent

Avançant d’un pas martial

Placer la terre au-dedans de soi

Avec ces tombereaux mauves

Qui courent la grève de sable

Enlisés pesamment dans les ornières du temps

Que refleurissent ces amarantes

Qui inondent de sang la rive

Que pointe la primevère

Parsemant la neige d’éclats dorés

Les heures de gloire s’étiolent

Devant cette couche qui sert de repos

A la vie délaissant sa demeure

Les yeux se creusent, la poitrine s’affaisse

Il faudra bientôt apprendre à mentir

A celui qui est là assoupi dans la douleur

Avant que la camarde enveloppe ce corps

Dans son drap de lin pour un dernier voyage

Que la rose chatoie

Irradie la pansée

Court le muguet dans le bois

Au côté de la jonquille

Car voilà mon amour dans l’embrasure de la porte

Elle attend que je prenne soin d’elle

Que je chasse autour d’elle ces dernières ténèbres

Qui courent encore sur le sol de la cuisine

C’est la raison qui fait glisser ma plume

Pour noircir à l’encre indélébile

Les pages adressées à mon âme

Afin que toujours me reviennent les mots doux

… que je fredonne plongé à la naissance de son cou.


Les larmes ont la couleur de l’océan

J'ai entendu dire que dans les larmes des femmes

Se lisait l'éclat du monde

Il paraît qu'elles ont un petit goût salé

Car elles viennent du plus profond de l'océan

Que c'est pour ça que quelque fois

La mer se déchaîne

Déferlant sur la grève

Apportant aux hommes,

M'apportant de tes nouvelles

Mon amour c'est auprès de toi

Que repose mon âme

Elle voudrait ne pas laisser

Tes larmes partir au loin

Je voudrais juste les recueillir

Sur mes joues pour les garder

Tout contre moi qu'elles ne partent pas

Sur l'océan renforcer

La houle qui commence à se lever

 

Arrachement du cœur, décollement de la plèvre, je sombre à nouveau