Simple hypothèse…

Imaginons qu’elle soit dans la rue… Simple hypothèse. Pour cela il faudrait que je sois là comme par hasard. Elle irait acheté son journal féminin, par exemple Elle. Non ce n’est pas ce genre de magazine, plutôt quelque chose de branché comme Causette, ou bien Cosmopolitan. Oui, c’est cela Cosmopolitan. Donc elle sortirait de chez elle. Elle doit quitter son immeuble aux alentours de 19 heures. Il faudrait que je sois là un peu avant, au moins deux heures. Du café américain je peux l’observer. Si ses rideaux sont ouverts je peux même la voire déambuler dans son appartement. Elle pourrait prendre une douche, en rentrant de son travail. Elle aurait sa serviette nouée au dessus de sa poitrine et quand elle marcherait, le haut des cuisses apparaîtrait. Avec une serviette trop courte, elle pourrait tomber et elle serait nue toute étonnée devant la fenêtre. Elle se jetterait au sol espérant que personne ne l’ait vue. Sauf moi. Imaginons qu’elle soit seule en ce moment. Si elle ne l’est pas il faudra se débarrasser de l’encombrant petit ami du moment.

« Donc petit a : Vérifier si elle a un petit ami » voilà c’est noter sur le petit carnet noir, celui avec une étoile ocre entourée d’un cercle argenté avec en son centre un compas.

Reprenons quand elle sortira de chez elle, je me lèverai discrètement et je viendrais à sa rencontre. Je lui ferais un petit signe de la main… Ce n’est pas une bonne chose, elle croira que j’étais là à l’attendre. Elle s’inquiétera. Il vaudrait mieux que je sois à l’intérieur, derrière la baie vitrée. Mais je ne le verrais pas derrière la fenêtre. Reprenons, il me faut être en terrasse légèrement sur la gauche. De là quand elle sortira de chez elle, j’aurai largement le temps de m’éclipser à l’intérieur. Je règle la note. Merde, merde ! Si je rentre pour payer je peux ne plus la rattraper.

« Petit b avoir régler la prix de la consommation dès la commande ». Petit carnet je dépose mon écriture calligraphiée avec soin. J’aime la belle écriture avec des pleins et des déliés.

Donc la voilà apparaissant dans l’embrasure de la lourde porte métallique avec ses ornementations en fer forgé. J’aime à parcourir avec le doigt les petits chemins que fait l’acier torsadé. C’est agréable de se laisser porter par les improbables cheminements de la pensée du forgeron. Les rayons du soleil illumineront son visage et elle sera légèrement éblouie par le changement de clarté. Elle portera la main à son visage pour protéger ses yeux. Elle aura une robe légère et les jambes nues, je pourrais ainsi sentir son corps sous mon étreinte. Et quand nous nous embrasserons… Ou alors un jean. Il n’y a rien de plus sensuel qu’un jean, quand défait avec difficulté le gros bouton métallique argenté. Qu’il faut le faire glisser de son logement, alors tout à coup le pantalon s’ouvre laissant deviner le sous-vêtement.


toutes remarques sont les bienvenues à l'adresse : oissaurat@gmail.com ou bien aller sur l'espace de causerie, il semble que cela ne fonctionne pas trop mal !

Je la laisse remonter la rue Joffre pendant ce temps je coupe par la rue Lebrun qui fait une coude jusqu’à la place Foch. C’est à ce moment, quand nous débarquons de concert sur la place et qu’elle m’aperçoit. Elle me sourit. Mais imaginons qu’elle ne me reconnaisse pas. Ca fait plus d’une année que nous nous sommes perdus de vue. Lui demander mon chemin.

« Petit c : L’air de rien l’aborder pour qu’elle m’indique la rue du Edmond Prieur. » Mais qu’est-ce que je raconte, c’est beaucoup trop loin du centre ville, il faut qu’elle m’accompagne. Voyons une rue plus proche de la place… Par exemple la rue du Roi Albert. « Rue du Roi Albert », tant pis je rature.

Elle regardera sur plan, ou bien non, elle allumera son téléphone portable, un appareil récent avec la géo localisation. Pour cela elle regardera dans son sac et quand elle relèvera la tête elle me reconnaîtra. Elle cherchera dans ses souvenirs et elle dira « Jean-Jacques, c’est bien ça, nous étions à la fac ensemble non ? » Puis nous bavarderons en passant le long de l’esplanade. Il se peut qu’elle ne me reconnaisse pas. J’ai changé. Je suis bien mieux coiffé, mes vêtements sont à la dernière mode. Dans ce cas, c’est à moi de faire le surpris. « Margareth, vous êtes bien la Margareth de l’Université ? »

« Petit d : Elle peut ne pas me reconnaître » Voilà un plan solidement échafaudé. Je lui propose de prendre un verre à la maison, c’est à deux pas. Nous nous installerons sur le canapé mousse. Elle plongera son regard dans le mien, je l’embrasserai tendrement et nous ferons l’amour sur le tapis comme des bêtes.

« Petit e : Passer à la pharmacie acheter des préservatifs »

Cette salope a pris la rue Labouchere. Heureusement j’ai toujours sur moi mon couteau à cran d’arrêt. Je l’ai éventrée cette pute. C’était pourtant le plus simple, la rue Dufour pour se rendre à la Librairie de la rue de Verdun. En plus, il va me falloir un nouveau petit carnet, celui-là est couvert de sang.