docs du rééducateur | ||||
réflexion en cours d'écriture : Le nom du père et la place pour un père |
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écriture en cours : c'est une première ébauche |
autres réflexions : le contrat ou pscycho-pédagogie mais aussi : fin de rééducation ou bien le temps en rééducation et encore groupe ou individuel ou alors personnages introjectés |
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Me voilà confronté à deux situations, l'une où le nom du père est barré (oui je sais, c'est une idée à Lacan, mais il ne m'en voudra pas, je l'connais bien), il s'agit d'une maman (accès résumé entretien) refusant de nommer le père géniteur de l'enfant. L'autre situation concerne une maman (accès résumé entretien) qui cette fois, ne refuse pas de nommer de le père, mais de permettre à l'enfant (Sibéria) de s'en faire un représentation sur laquelle elle pourrait s'appuyer pour se construire. D'ailleurs l'enfant ne veut pas entendre qu'il faut un père pour faire un enfant à sa mère et elle considère qu'elle veut une petit-frère. D'autre part elle ne veut pas entendre qu'elle est née en France et a décrété d'amblée qu'elle était née en Afrique. J'en viens donc à mon hypothèse, la construction symbolique de la dyade parentale s'élabore sur deux plans qui se coupent, le père nommée par la mère et la place qu'elle accepte de lui faire. Pour faire le malin je dirai entre psychose et jolie névrose. La première enfant que je nommerai Korée montre des moments forts d'agitation qui peuvent laisser place à des périodes sereines où l'enfant montre de réels aptitudes d'organisation et de réflexion, que la mère ne reconnaît pas d'ailleurs. Elle la déconsidère au profit d'une autre enfant dont elle a la charge comme nounou et qui est visiblement autant en difficulté sinon plus. (accès commentaires de la maîtresse) L'autre enfant que je nommerai Sibéria est effacée en classe, avec une maîtresse (accès commentaires de celle-ci), est très dynamique, voir envahissante en rééducation avec moi, un homme. Elle me considère comme un égal dont on peut se servir et qui est à sa disposition. Pour moi ces histoires de place et de nom du père sont à entendre comme vision du monde qui entoure l'enfant. Il s'agit avant tout d'une coloration sur la façon dont l'enfant va appréhender le monde et interagir avec celui-ci. Quels seront les désirs qui vont entrer de manière privilégiés en résonance (ou bien en discordance) avec les êtres qui vont peupler les rencontre de l'enfant. Sur quel registre il va réagir par rapport à la loi que le monde (de l'école entre autre pour ce qui nous concerne) impose à ses désirs, quelle plasticité il pourra offrir au remplacement de ses désirs premiers ancrés dans l'immédiat par d'autres qui seront différés dans le temps. A mon sens il s'agit, à travers le nom du père, de la possibilité d'un engagement envers l'autre comme objet dans lequel on peut projeter des éléments constitutif du soi, suffisamment solides pour être ré-élaborés par l'autre moi-même. Si le nom du père est barré (par exemple faire un tour dehors) les éléments du soi ne seront que des éléments bruts retournés tels quels et perforants pour ce qui constitue l'enveloppe du soi. L'inverse doit être possible, c'est à dire les éléments projetés par l'autre comme vécus dangereux pour le soi (mais là faut que je recause un peu avec mon tout). Pour y aller à la truelle, c'est ce qui fera que Korée sera emprunt d'une agitation quand elle recevra du groupe ce qu'elle y aura projeté et son attitude de retrait montrant une grande acceptation de la contrainte du groupe, sorte d'attitude neutralisante. Bon mais alors et la place du père ! Il me semble que cette fois-ci il s'agit de se situer dans un univers comme capable de m'accueillir. Ma place au milieu des autres est potentielle, il me faut l'investir, c'est à dire y projeter une représentation de moi-même, ambassadeur qui ouvrira l'espace pour y engager mon corps. Il faut être convaincu qu'il y aura un espace qui se créera pour moi. Dans le cas contraire, l'enfant peut refuser d'investir ce qu'il percevra comme un forteresse imprenable, ou bien se sentira dans l'obligation d'attaquer le lieu afin de détruire le tissu des relations préétablies pour y instaurer les siennes manquants de souplesse. Pour remettre un coup de truelle, c'est ce qui fera de Sibéria un élément imposant au sien du groupe, dans le tout ou rien, ou encore dans le "moi et moi" ou un retrait dans une attitude boudeuse lorsque sa place ne sera plus assurée. En relisant cette première partie, finalement, pour ces deux enfants, il s'agit du même problème, le père n'est pas nommée ! C'est dans les deux exemples suivant que la place du père n'est pas assumée soit par un père qui trouvé une transaction commerciale en échangeant une nouvelle nationalité contre une naissance, l'autre cas (Japan) étant un père qui refuse le don en se réfugiant dans un travail qui ne lui laisse pas le temps de s'occuper de l'enfant. L'élément nouveau de la rééducation c'est que l'enfant s'oppose de manière frontale aux règles, notamment celle qui met fin à la séance afin de préparer la reprise en rangeant la salle. Lors de la dernière séance, l'enfant ayant fini par dire que c'était parce qu'il ne voulait pas parler de ce qu'il a fait, et du coup il s'est mis à ranger et a clos la séance sans reprise. Il semble bien qu'il se joue quelque chose autour de la parole, mais d'une parole qui nomme l'absence de parole ! accès au descriptif de la maîtresse Le dernier point que je pourrai évoqué c'est qu'il ne peut accepter le fait de gagner contre moi, il se débrouille toujours pour changer la formulation de la règle de comptage des points, par exemple en disant que finalement c'est celui qui a le moins qui gagne ! Il est possible d'apporter d'autres éléments à la demande (le compte-rendu des séances d'observation par exemple) en m'envoyant un message à l'adresse E-mail suivante : oissaurat@ac-creteil.fr puisqu'il s'agit d'une rééducation en cours que je mène. Cependant pour se garder de la simplification à outrance, il me semble que comme d'habitude il s'agit d'un mélange des deux dans certaines proportions qui auront pour effet de désigner des tendances. Je pense que dans la cas où ces attitudes seraient univoques, on aurait affaire à des enfants nécessitant une aide thérapeutique urgente. La rééducation n'aurait aucun sens. Je reviens un peu sur la présentation du monde dans le rapport mère enfant, celui-ci implique de nommer le père. Mais cela dépend ensuite de la façon dont le père va accepter le don qui lui est fait. Il s'agit d'une partie de la mère offerte au père mais c'est un don qui engage contrairement au don de soi que fait la mère quand elle est nommée par l'enfant. Elle est créée mère par le premier regard que lui adresse l'enfant et ce don se passe dans l'intimité de la la rencontre de deux corps. Il s'agit d'une sorte de "christification". C'est le retour parmi les hommes de l'enfant nommée dans le corps de la mère. Mais revenons au don qui engage le père à ouvrir le regard sur le monde comme tiers entre la mère et l'enfant. Cela peut être entendu comme accès aux symboles, d'où l'importance de la culture et de la langue qui pourra être un "facilitateur" (ou pas). Mais le père aura (peut-être ?) un prix à payer qu'il peut refuser d'endosser. D'où la place du père comme espace de création sur le monde. Cela peut aussi expliquer le morcellement, dans le sens où il se peut que le corps soit fétichisé et ne pas entrer dans une transaction de symboles. Pour continuer sur le registre Christique, pour moi on peut lire la formule "au nom du père, du fils et du saint-esprit" comme le fait de nommer le père permet l'individuation du fils et par ce fait même l'accès à l'esprit saint, qui est à entendre comme ouverture au symbole, donc au monde. Nommer le père c'est du côté de la mère, mais accepter (ou pas) la transaction des corps (entre autre par un retour à la sexualité) c'est du côté du père. Pour illustrer mon propos je donnerai un exemple entendu en analyse de pratique. Il s'agit d'un enfant décris comme victime, manquant de repères, y compris familiaux et toujours dans la plainte. Il parle de son père comme de quelqu'un de méchant. Le père n'est pas nommé par l'enfant ni par la mère, en tout cas en présence de la rééducatrice. L'enfant dort avec sa maman. De cette façon la place n'est plus instituée comme non prenable puisque l'enfant y est trônant, il occupe la place, il n'y a plus de manque à combler. Ce qui ressort c'est qu'il s'agit d'un mariage dont l'objet était de permettre au père d'acquérir la nationalité française. C'est en élément qu'on peut entendre comme une transaction commerciale, il n'y a pas de corps à corps, c'est l'évitement du don qui engage. Les deux parties de cette tractation ont engagé un contrat les mettant à égalité et faisant que une fois la transaction faite chacun repart avec son dû, le mère avec l'enfant et le père avec sa nationalité nouvelle ! "Le je veux cette dame là !" C'est l'appel de la mère qui arrive à la rencontre de la rééducatrice, pour qu'elle s'occupe de son enfant. Voilà enfin en père idéal qui va pouvoir permettre à l'enfant de rejouer les implications de son ratage. C'est le père sans la transaction des corps quoi que, on peut entendre l'offre de l'enfant à la rééducatrice pour qu'elle "s'en occupe" et non qu'elle en prenne soin, qui serait alors un retour au corps. Et que ce passe-t-il en rééducation, c'est un enfant qui se crée un espace de protection pour pouvoir, avec les marionnettes risquer l'échange directe avec la rééducatrice, faisant office de public, "Comment vous vous appelez ?" Il reprend les étapes qu'à déjà parcourues sa mère en parlant à l'autre à l'aide d'une feuille et créant ainsi la juste distance qui lui permet de risquer la rencontre avec l'autre. Sinon, elle crie et fait de telle façon qu'elle est inaudible. D'ailleurs après avoir refusé l'appareillage du fait d'une surdité, elle commence à envisager la chose. Pour moi l'enfant installe un espace qui est une sorte d'espace protecteur (ouvrant à une mise en scène du monde) pour pouvoir y jouer les enjeux d'une rencontre possible avec l'autre. Il peut tenter de quitter une place aux nombreuses satisfactions immédiates, pour aller vers des satisfactions différées engageant une réponse de l'autre. L'un des problèmes liés aux histoires de place du père, c'est que l'enfant peut tomber dedans, donc ce n'est plus une place qui ouvre sur le désir différé mais une place de toute puissance dans la satisfaction des désirs premiers. L'enfant n'a pas à chercher sa place, puisqu'il l'a, il y est même englué. |
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Difficultés
comportementales de Sibéria : Le
côté très lent s’arrange. Elle est très immature, elle est toujours
avec la maîtresse. Elle manque de confiance. Pas de participation orale
(ou si peu). Il est difficile de l’évaluer réellement car elle fait
peu de choses depuis son arrivée. Très très timorée dans son travail
(geste peu précis). Elle ne finit pas son travail. Elle montre un
renfermement ou une expression assez dure, mais elle se comporte plutôt
bien en classe. retour |
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Résumé de l'entretien avec la maman de Sébéria: Refus d’accepter la mort d’un bébé de la part de l’enfant, mais aussi refus d’une place pour le père dans la dyade parentale. Elle nie qu’il faut un papa pour que la maman ait un bébé, que l’enfant demande à sa mère. D’autre part, elle se Africaine, née en Afrique et refuse le fait d’être née en France, ce qui peut être vécu comme un élément angoissant du fait que la fausse couche a eu lieue en France pendant qu’elle était en vacances en Afrique. Les conditions sanitaires de vie dans un studio insalubre sont à prendre compte notamment par rapport au manque d’espace empêchant l’enfant de pouvoir jouer. Il reste du côté de la mère une souffrance encore très forte autour de la mort du bébé en fausse couche (des morts, trois en tout). Pour couronner ce tableau idyllique, le discours de la mère sur le père génétique qui refuser d’assumer sa paternité, est très ambigu, la mère ne parlant qu’à voix basse, faisant comme si l’enfant n’était pas au courant. |
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Eléments de l'entretien avec la maman de Koréé : Puis nous parlerons des frères, elle nommera O... et D.... Ce dernier ayant été « pris par le père » et l’enfant ne l’ayant pas vu alors qu’on lui en avait parlé. Pour le père elle parle de « monsieur », et explique que l’enfant ne connaît pas le nom de son père. |
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Difficultés comportementales de Korée : Elle a de grandes difficultés de concentration. Korée ne semble pas avoir conscience de l’importance de l’école et du travail à fournir. Korée montre peu d’intérêt dans ses apprentissages. Elle est dissipée, elle cherche plutôt à s’amuser et à déranger ses camarades, qu’à s’intéresser soit au travail collectif soit au travail individuel. |
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Eléments de l'entretien avec la maman de Japan : L’élément essentiel de cet entretien sera le fait que la mère est proche de la dépression, en tous les cas qu’elle est dans un état de fatigue extrême, qu’elle n’en peut plus, qu’elle a le sentiment de devoir tout porter sur ses épaules, que son mari n’est pas présent à la maison, qu’il ne voit pratiquement pas son fils du fait de son travail que le fait rentrer, bien souvent quand il dort. |
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Description de la maîtresse de Japan Compétences scolaires : Bonne ensemble général. Difficultés scolaires : Rien de noté. Difficultés comportementales : Il ne respecte pas les règles, sollicite activement l’attention de l’adulte. Il fait des bêtises pour se faire remarquer en permanence. Il embête ses camarades pendant les récréations mais aussi en classe. Actions entreprises face aux difficultés de l’enfant Valorisation de son travail ; lui donner des responsabilités ; mise à l’écart du groupe classe quand il ne respecte pas les règles ; moments d’échanges verbaux pour essayer d’expliciter son comportement. Lorsque qu’il a été informé de ses difficultés il dit qu’il ne sait pas pourquoi il est comme cela Du côté de la famille : Les parents ont été rencontrés lors d’une convocation un samedi matin. La mère pense que son comportement va s’améliorer avec le temps. Elle est consciente que son fils est insupportable car il a le même comportement chez lui (selon elle). |
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