docs du rééducateur | |||
réflexion en cours d'écriture : Il nous faut bien rendre grâce ! |
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écriture en cours : c'est une première ébauche |
autres réflexions : le contrat ou pscycho-pédagogie mais aussi : fin de rééducation ou bien le temps en rééducation et encore groupe ou individuel et si ça vous dit : le nom du père |
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La part des personnages auxquels on cherche à rendre grâce. Voilà ce qui attire mon attention. Je pense que cela vient de la mère qui projette un idéal de personnage qui peut être en phase avec l'enfant ou en décalage. Ca doit marcher avec le père, c'est à croiser avec l'identification. Mais revenons aux deux options, s'il est en phase avec l'enfant, il peut être nommé et devenir une sorte de réceptacle idéalisé pouvant être mis à distance et agir comme un renvoi de reflets multiples auxquels l'enfant doit se référer. C'est le personnage nommé Romain GARY, pseudonyme bien pratique tant que l'être tend vers l'image qui lui est associée mais sous la forme d'une injonction mortifère en cas d'échec. C'est un soi distancié référence d'un idéal assumé. Sinon il doit être nié et par la suite clivé. Quand il ressurgit c'est un traumatisme pour l'esprit projeté dans un néant qui lui est révélé, néant équivalent d'un aspirant d'âme. L'autre cas de figure, c'est quand il n'est pas nommé, cependant il reste un idéal du moi comme une doublure à laquelle on se doit de ressembler. Sauf que la doublure sait faire des choses qui sont impossibles, d'où la blessure narcissique. Car on est en dette d'amour envers la mère (ou le père). Il n'est pas nommé dans le sens où il est introjecté directement dans la structure psychique, il est le gardien sans nom qui se rappelle comme dans un songe dont il ne resterait aucun souvenir. C'est l'ombre de la sentinelle qui vous poignardera dans le silence inquiétant de votre incompréhension. Cela pourrait être cette autre mère issue d'un conflit intergénérationnel, ou bien ce personnage perdu dont on devient le réceptacle. Mais comment se rendre compte de ce qu'on est quand l'autre qui nous fait face ne nous renvoie pas cette image de nous-même puisque nous sommes quelque chose qui nous échappe. Nous collons trop à notre double pour nous rendre compte du hiatus. Quelle pourrait être la différence entre père et mère : Soit le personnage écran est issue de la mère et elle introjecte un élément unaire sorte de constituant amalgamé au soi, indissociable élément de l'être. S'il est masculin, il pourra entrer en conflit ouvert avec le représentant symbolique issu du père quand celui-ci vient faire tiers dans la relation avec la mère. Il rendra plus ou moins difficile l'identification au père, lors de l'ouverture du champ du réel à l'altérité au moment du père nommé par la mère. S'il vient du père il introduira une nouvelle phase unaire dans la relation de l'enfant à un autre lui-même. Nouvelle étape maternisante qui ré-ouvrera le psychisme à une sorte de déconstruction de la personne pour en recomposer les différents éléments. Il se peut qu'à ce moment là, la mère se retrouve face un étranger à travers lequel elle aura perdu son référent spectral. La désillusion pourra aller jusqu'au désinvestissement, renversant la place de la mère en représentant de la loi, mère castratrice par excellence. En fait c'est d'une relative banalité cette histoire, c'est un procédé qu'on utilise couramment. On projette souvent nos espérances dans l'autre, c'est un manque qu'on cherche à combler en en remplissant l'autre. Le seul problème c'est quand l'autre n'est pas prêt à être investi, ou encore s'il est trop prêt à cela. On se noie en lui, la distinction s'efface entre les êtres, il est part de moi-même et que va-t-il faire de cette part abandonnée en lui ? Finalement Romain GARY a trouvé la bonne solution, mais on doit en rendre grâce avant tout à sa mère qui a su faire coller un personnage futur, autre elle-même projeté dans son fils, avec la réalité du personnage. Où est la supercherie, c'est ça le miracle, il y a bien supercherie, mais la magie reste entière. On n'a pas découvert le truc, ni lui, ni elle, ni nous. La prestidigitation a bien fonctionnée. Personne n'aura à se coltiner le double de Romain, puisqu'il est son double. Ca doit frictionner un peu, de temps en temps, mais globalement, on ne le reverra pas de si tôt. Il en enclavé dans son être. Ayons pitié de ceux pour qui ce n'est pas le cas. Tous ceux dont les fantômes errant cherchent une demeure, tous ceux qui habitent en nous mais que nous ne savons pas. Ils nous encombrent, nous ne les assumons pas, la dette d'amour n'est pas réglée, elle sera pour le suivant, le fils ou la fille, réceptacle de nos angoisses. C'est bien beau tout ça, mais et la rééducation là-dedans ! Il se peut que son rôle essentiel soit de faire jouer ces personnages introjectés pour leur donner dans un premier temps une consistance réflexive. Je me vois, je vois moi jouer à travers mes actions. Il me semble que si la notion de soi à un sens, c'est à travers cette réflexivité du je. L'être ne sait faire qu'une chose, c'est être. En prendre conscience se passe ailleurs. Il faut qu'il se créé un intervalle, un intervalle de liberté. Pour que la liberté émerge, il faut de la possibilité pour l'action, mais non suicidaire. Une action qui ouvre sur la vie et non sur la fermeture. Le faire-semblant est une de ces ouvertures de vie et de liberté. Là où il y a du jeu se glisse la liberté à travers la possibilité de l'évocation du ressenti dans un cadre contenant. On peut rire de ces personnages, le risible est le premier espace de la liberté. Ce dieu injonctif qui voit à travers moi mes actes et saura me punir dans un ailleurs rempli de méchants qui m'attendent pour l'ultime vengeance, à l'air bien ridicule quand il fait face à une Gitare et un Accor Déon. Mais aussi quand nous sommes deux sur une pirogues en plastique vert, planche basculante, pour remonter le fleuve du continent noir, empli de crocos à la recherche de celle qui par le don énoncera sa reconnaissance. Que tu deviens petit, personnage énigmatique à qui je rends grâce ! Comment n'ai-je pu avec un autre te mettre en scène juste pour pouvoir te nommer et te reconnaître dans l'ombre de mon être affreux jojo ! |
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